Théâtre Monde communique ses valeurs artistiques et humaines à travers les arts de la scène. A ce titre, en qualité d'artisans et artistes, chacun d'entre nous développe son identité autour de celles-ci, nous permettant de vibrer vers le même essor artistique. Mais c'est également ce que chacun amène avec son propre vécu, sa culture, sa sensibilité, que notre travail prend sens et résonne.
Pour permettre de découvrir quelques inspirations de chacun, afin de savoir d'où nous remplissons notre puit créatif, nous vous proposons dans ce blog quelques répliques de cinéma/théâtre qui ont pu nous toucher.
Le cercle des poètes disparus - Peter Weir
"On ne lit pas et on n'écrit pas de la poésie parce que ça fait joli. Nous lisons et nous écrivons de la poésie parce que nous faisons partie de la race humaine ; et que cette même race foisonne de passions. La médecine, la loi, le commerce et l'industrie sont de nobles occupations, et nécessaires pour la survie de l'humanité. Mais la poésie, la beauté et la dépassement de soi, l'amour : c'est tout ce pour quoi nous vivons. Écoutez ce que dit Whitman : « Ô moi ! Ô vie !... Ces questions qui me hantent, ces cortèges sans fin d'incrédules, ces villes peuplées de fous. Quoi de bon parmi tout cela ? Ô moi ! Ô vie ! ». Réponse : que tu es ici, que la vie existe, et l'identité. Que le spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime. Que le spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime... Quelle sera votre rime ?"
Le Cercle des poètes disparus est un film qui m'a toujours fait fantasmer. Je me suis souvent sentie bien seule avec mes vieux écrivains. C'était surtout le cas à l'adolescence. Cette réplique, c'était comme entendre pour la première fois les mots de mon cœur par la bouche de quelqu'un d'autre. J'ai longtemps fermé les yeux le soir en m'imaginant avoir une bande de potes déclamant des poèmes dans une grotte secrète. J'ai trouvé cette bande de potes mais il me manque encore la grotte.
par Juliane.
Les Belles Soeurs - Michel Tremblay
Des neiges-vernette : "Quand y parle, on oublie qu’y est laid ! Pis y sait tellement de choses intéressantes ! Aie, y voyage à tous les coins d’la province, c’t’homme-là ! J’pense… j’pense que je l’aime… J’sais que ça pas d’allure, j’le vois rien qu’une fois par mois, mais on est si bien ensemble ! Chus tellement heureuse quand y est là ! C’est la première fois que ça m’arrive ! C’est la première fois ! Les hommes se sont jamais occupé de moi, avant. J’ai toujours été une demoiselle… seule. La dernière fois qu’y est v’nu, y’m’a pris la mais parce que j’avais rougi. J’ai manqué venir folle ! Ca m’a toute revirée à l’envers de sentir sa grosse main su’a mienne ! J’ai besoin de lui, astheur ! J’voudrais pas qu’y s’en aille pour toujours… Des fois, j’rêve… qu’on est mariés. J’ai besoin qu’y vienne me voir ! C’est le premier homme qui s’occupe de moé ! J’veux pas le pardre ! Si y s'en va, jvas rester encore tu-seule, et pis j'ai besoin... d'aimer... J'ai besoin d'un homme."
J'aime l'intensité les images qui s'y collent, je sens l'amour qu'elle peut ressentir...en même temps j'ai comme de la peine aussi, ou en tout cas une compassion pour elle, un attachement... et à la fois pas du tout concret. J'adore les touches québécoises, j'imagine vraiment la scène. Ce genre de personnage complètement rêveuse et en même temps réaliste, qui manque cruellement d'amour, c'est le genre qui me touche personnellement. C'est ce que j'avais envie de partager.
par Katia.
Horace - Pierre Corneille
Sabine : "Qu’un de vous deux me tue, et que l’autre me venge,
Alors votre combat n’aura plus rien d’étrange."
C'est la dualité de la phrase qui me plaît autant. Dans le contexte de la scène, ces deux vers sont marquants par leur impact et l'esthétique des sons.
par Lelio.
Littoral - Wajdi Mouawad
« Avancer toujours, même si on y croit plus. Avancer malgré la perte du but, avancer malgré la raison qui nous fige, nous immobilise, malgré la futilité que l’on découvre même dans ce qu’avancer veut bien signifier. Avancer même si on a perdu toute fierté, toute capacité à espérer. Avancer. »
Je trouve cette réplique tellement inspirante, car c’est vrai nous sommes ici, sur ce chemin pour avancer, quoi qu’il se passe il faut se relever et continuer à marcher. C’est comme cela que la magie de la vie opère et que les plus belles histoires s’écrivent.
par Mélissa.
L'Odyssée de Pi - Ang Lee
"Le doute est utile, cela fait de la foi une chose vivante. Après tout, vous ne pouvez pas connaitre la force de votre foi tant qu'elle n'a pas été testée." ''Pi Patel "' met en avant le questionnement du doute qui nous forge. Le doute qui est souvent un défaut pour nous, nous qui sommes constamment en quête de réponses. Mais parfois la meilleure solution, c'est de continuer à vivre sans essayer de tout comprendre, et accepter que seul le temps nous fournira quelques réponses. Et ce, tout comme 'Pi' qui ne sait pas quand il arrivera, mais qui se réveille chaque jour et continue de vivre en espérant que cela puisse arriver. C'est comme le théâtre, nous ne savons pas toujours, mais tout est possible, il faut seulement continuer et croire en soi.
par Alice.
Le retour au désert - Bernard-Marie Koltès
Matthieu : "Je ne veux pas hériter, je veux mourir en disant de belles phrases."
L'héritage a sa part de qualités, qu'il soit culturel ou matériel. Cependant il ne suffit pas à convaincre nos aspirations de liberté, d'avenir, à ce qu'il y a en nous de plus primitif, tel une flamme qui veut justement nous faire dire de belles phrases. Hériter ne nous encourage pas à vivre et à construire, mais à rester dans un confort d'inertie et de passivité, rester à la surface et à la superficialité de ce qu'on nous a déjà donné. Je ne vis pas pour rester, je vis pour ce qu'il y a de plus beau et humain, l'invention de notre propre feu intérieur.
par Elise.
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